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L’Hôpital St Jean de Dieu, Lomé

Qui est Jean de Dieu?

Jean de Dieu (1495-1550)  était un soldat portugais devenu un soignant en Espagne. Ses disciples ont par la suite formé les Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu.  Aujourd’hui, il s’agit d’un institut religieux, catholique, mondialement reconnu qui se consacre aux soins des pauvres, des malades et des personnes atteintes de troubles mentaux.

Le Centre de Santé Mentale SAINT JEAN DE DIEU est situé à Lomé, précisément à Agoè Nyivé, non loin de la Cour d’Appel. Ce centre est spécialisé dans le traitement des maladies mentales, dirigé par le Frère Nicolas N’SALE, très passionné par son travail. Au sein du centre se trouvent de nombreux Frères venus de divers pays africains, y travaillant pour la même cause.

L’hôpital est équipé de tout le nécessaire pour en faire un hôpital moderne aux normes élevées. Cela comprend un laboratoire de pointe pour les diagnostics ainsi qu’une pharmacie.

Centre de Diagnostic St. John of God
Victoria Grace Foundation-100238
Membres du personnel de l'hôpital avec Jennifer Ronne

Les chambres des patients sont bien ventilées et composées de deux lits. Il y a aussi une salle de bain et des toilettes. Les chambres sont équipées de deux armoires pour les affaires des patients.  En général, il y a assez de place pour que la famille puisse rester avec les patients.

L’hôpital dispose également d’une cuisine industrielle, d’une salle de rééducation physique et d’art-thérapie.  À l’extérieur se trouve un terrain de football et de basket. 

L’hôpital dispose d’un vaste terrain où ils ont créé un potager et un espace pour l’élevage des animaux de la ferme.

Le personnel du centre est composé de techniciens de laboratoire, de psychologues, de médecins, d’infirmières, de travailleurs sociaux, de cuisiniers, d’agents d’entretiens et de jardiniers.

Le centre est engagé dans le domaine caritatif.  Il aide les pauvres, les malades et les personnes atteintes de maladies mentales. “L’hospitalité » est leur mot d’ordre.

Qui est le directeur?
Le directeur de l’Hôpital est le Frère Nicolas N’SALE. Il est originaire du Bénin. Depuis 2017 il est à la tête de cet établissement, qui a été créé en 2006. Frère Nicolas est très passionné par son travail, venez en apprendre plus à son sujet.

Question: D’où vous vient cette passion d’aider les personnes souffrantes de troubles mentaux; et plus précisément ceux vivant dans la rue?
C’est par vocation. J’ai dédié toute ma vie au service des pauvres et des malades. J’essaie d’imiter notre fondateur Saint Jean de Dieu avec le charisme et la grâce que l’on a reçu de lui. J’essaie également d’imiter l’image de Jésus Christ qui a toujours aimé les pauvres et les malades. 

Nous sommes les disciples de St Jean de Dieu, nous avons épousé son charisme, on veut suivre ses pas et mieux traiter les personnes souffrant de problèmes mentaux, y compris ceux abandonnés dans nos rues.

C’est ma vocation jusqu’à la fin de ma vie. 

Brother Nicolas donnant à manger à quelqu'un

« Lorsque nous sortons dans la rue, et que l’on voit ces personnes avec des troubles mentaux, malades et rejetés, cela nous brise le cœur et nous rend triste. Nous savons que nous ne pouvons pas les nourrir tous les jours, mais de temps en temps, nous pouvons leur donner à boire et à manger. C’est ainsi que nous avons commencé à faire à manger les Samedis; sortir, aller à leur rencontre, leur parler, les nourrir, leur donner des vêtements et aider à étancher leur soif. Ceci correspond à la “Soup Kitchen” organisée un samedi par mois.”

Dans ce centre, résident de nombreux de Frères provenant de différents pays Africains, dont beaucoup du Malawi.
L’Hôpital Psychiatrique St Jean de Dieu au Malawi possède des normes élevées et un travail considérable a été réalisé pour supprimer la stigmatisation autour de la santé mentale, et à l’encontre des personnes sans-abri souffrant également de troubles mentaux. Il s’agit d’un effort collectif de la part de donateurs publics et privés.
C’est un très bon exemple à suivre.

Question:  Il y a-t-il d’anciens patients qui travaillent à présent au centre?
“ Oui beaucoup ! Au moins 6. C’étaient des patients que nous avons sortis de la rue, lors de nos tournées de nourriture du samedi.
Leur travail est de nettoyer les cours, faire des petits travaux d’entretien, nettoyer les fenêtres, entretenir les jardins et récolter les légumes du potager. Jacques travaille 3 jours par semaine. Il a rencontré quelqu’un et espère se marier bientôt.

Qui est Jacques?
Jacques, surnommé Fofo-Jacques, était un sans-abris avec des troubles mentaux. Il avait l’habitude de déambuler dans la ville, mais revenait dormir au niveau de l’université de Lomé. Il disait que l’université lui appartenait. Lorsqu’il a été amené au centre, il aimait planter des arbres un peu partout  et disait aussi que le centre lui appartenait. Lorsque Fofo-Jacques est arrivé, il n’était pas très docile, il a fallu l’attraper pour l’amener au centre et l’hospitaliser. Aujourd’hui, il va beaucoup mieux, il travaille au centre et cherche de l’argent pour payer la dot et pouvoir se marier!
L’un des bénévoles de notre équipe, un photographe Français, Nicolas Roberts, a proposé de couvrir le mariage gratuitement. 

Question:  Es ce que Jacques est toujours sous traitement médicamenteux?
Les achète-il ou les lui donnez-vous gratuitement?
« Oui, il est toujours sous médicaments. Nous les lui fournissons gratuitement. Il prend un comprimé par jour, parfois la moitié d’un comprimé de Rispéridone. C’est un antipsychotique que les anciens patients du centre doivent prendre à vie en automédication.  

Le frère Nicolas nous a également parlé de Ablavi. Elle vient régulièrement au centre acheter ses médicaments et saluer le directeur.

Question: Quelle est votre vision pour le centre?
« Ma vision principale est de développer un meilleur service de soins pour les malades et les sans-abri souffrant de troubles mentaux; et de développer un service d’ergothérapie pour aider les patients stabilisés à retrouver un emploi.
Pour la réintégration sociale des patients stabilisés. »

Jacques

Voici, un exemple de dépenses nécessaires pour un patient.
Cependant, les traitements peuvent commencer dès l’admission  du patient, même si les frais n’ont pas encore été payés d’avance.
L’hôpital a besoin de dons et espère en recevoir:

Patients amenés par leur famille:

  •   Hébergement: 6 000F CFA par jour = 180 000F CFA par mois
  •   Traitement: 25 000F CFA par mois
  •   Diagnostic: 30 000F CFA par mois

Total: 235 000F CFA par mois/ 361,53€ par mois 

Personne sans abris:

  • Transport: 5 000F CFA 
  •   Hébergement: 60 000F CFA par mois
  •   Nourriture: 60 000F CFA par mois
  •  L’accompagnant : 3 000 CFA par jour (Il prend également soins du patient sans-abris)
  •   Traitement: 25 000F CFA par mois
  •   Diagnostic : 30 000F CFA par mois

  Total: 270 000F CFA / 415,38€ par mois

*(1€ = 650F CFA)

La durée d’hospitalisation d’un patient avec des pathologies complexes est estimée à 3 mois.

Chaque petit geste compte.